Romain Papilloud, le sans papier du vin, 2008 (III/IV)

CAVE : ce vigneron a tout pour devenir un dissident moderne : c’est un sans papier du vin.
Point de diplôme de caviste ou d’oenologue. Romain, c’est un VIGNERON formé « sur le tas ».
Un autodidacte, quoi ! Et ça marche, car son boulot, il le fait bien.
Romain Papilloud, Vinea 2005
Pas plus qu’Abraracourcix ne sait où se trouve Alésia, Romain Papilloud pourrait vous dire : « Changins ? c’est où Changins, et on y fait quoi à Changins ? !
Mais la Pax Romana est sur lui. Car Romain est un sage. Sans tambour ni saxo (une âme de musicos sommeille dans le coeur de bon nombre de vignerons vétrozains) il fait son bonhomme de chemin.
Enfin, pour que la famille ne rentre pas toute entière en dissidence, son fiston y va lui, à Changins. Gageons qu’il saura être à l’écoute de tous (donc aussi de son père) pour suivre le jour venu sa propre voie.
La cave du Vieux Moulin était la troisième étape de ma journée valaisano-vaudoise en ce mois d’avril 08 :
Les vins dégustés :

Fendant GC Amandoleyre 07 : poire mûre au nez, un fendant droit, minéral, vif, avec un léger CO2, et long. Très agréable.
Il s’agissait bien du Fendant de Romain Papilloud dans la dégustation de la RVF du mois de janvier. Une coquille l’avait attribué à la cave Les Frères Maye SA de Riddes.
Petite Arvine 07 : richesse et minéralité. La bouche est ample, typée, avec une finale saline très nette. L’expression aromatique est discrète et c’est -aujourd’hui- la seule faiblesse de ce vin. La mise en bouteille récente est certainement la raison de ce silence olfactif.
Amigne de Vétroz 07 : Minérale, vive, fraîche, longue, cette amigne plait par sa tension, sa richesse en sucre très discrète (6gr).
Amigne Saveurs Nobles 2005 : j’ai un peu insisté pour déguster ce vin élevé en demi-muid durant deux ans. Richesse, noblesse, la typicité de l’amigne est parfaitement rendue d’un point de vue aromatique. Un vin équilibré malgré la richesse alcoolique (15°) et long.
Pinot noir 07 : nez trop mûr (figué), ce pinot ne me plait pas. La bouche parait souple, manquant de rectitude et de puissance.
Cornalin 07 : à nouveau le fruit surmûri (plus discrètement que pour le pinot noir). La bouche est dense, longue, les tanins sont ronds, savoureux. A regoûter dans quelques semaines pour voir comment il aura évolué (toujours la mise récente)
Syrah 2006 (barrique) : en bouteille depuis quelques mois, cette syrah s’avère diantrement équilibrée, riche et longue. La barrique marque un peu au nez mais n’altère pas la bouche. Un vin légèrement austère car droit et tendu. Les tanins bien que mûrs, mais certainement moins gras, procurent une impression de richesse moindre que pour le cornalin. La concentration est pourtant là.
Passion Saveurs Nobles 2005 : Merlot et cornalin à 20% chacun, le carminoir à 60%, dans cet assemblage. Elevage en demi muid de 500 l durant deux ans, voila pour les chiffres. Nez mûr, avec une touche florale (violette), mais d’intensité moyenne, tanins gras, ronds, la bouche est riche et fraîche, longue. Un vin racé à attendre un peu.
Volupté 05 Ermitage, Charte Grain Noble ConfidenCiel : Nez très classique avec une touche puissante de truffe, d’eau de vie de framboise. La bouche est fondue, riche (baies vendangées à 170° Oechslé), grasse et longue.
 
Laurentius