Rencontres au caveau du Rocher : Jacques Disner et des saveurs du Salento !

Jacques Disner est un vigneron chamosard qui fait partie des lecteurs « professionnels » de ce blog. Le nom de sa cave est :
La Cave à Polyte. Jacques tient un blog, qui est référencé dans mes liens.
Je n’avais jamais eu l’occasion de le rencontrer jusqu’à ce jour. Ne réussissant pas à me libérer, par exemple, pour participer à Vinisssima (à Saint-Pierre de Clages, in situ donc) et ne l’ayant jamais croisé jusqu’à présent dans un salon, chez lui, ou lors d’une dégustation délocalisée hors de sa commune (à Vinéa par exemple). De fait, je ne connaissais pas davantage ses vins. C’est chose non pas faite, mais plutôt débutée, puisque Jacques est venu jeudi passé à La Chaux-de-Fonds présenter ses vins à des amateurs.
Quittant mon lieu de travail, je me suis rendu rue du Rocher pour faire connaissance de visu avec lui, et découvrir ses vins. Je n’ai pas pris de notes écrites, j’avais la tête un peu retournée par 12 heures de travail. J’évoquerai donc succinctement les vins où plutôt leur style. Point de compte-rendu détaillé donc.
J’ai aimé le fendant de Chamoson 2008, frais, dense, floral, que j’imaginerai volontiers se marier avec une fondue ou une raclette. Puis le Johannisberg 2008, dont j’ai apprécié tout particulièrement la finesse, voire la délicatesse. On est loin avec ce vin d’un vin bodybuldé. Ce « Johannis » a pourtant comme tous les « Johannis » fait sa malo. Aucun caractère de lourdeur, ou aspect capiteux. C’est un vin très fin, floral, qui devrait se marier idéalement avec des asperges (du Valais ou d’ailleurs, ne chipotons pas).  Jolie et agréable petite arvine 08, fraîche, fine, certes pas exubérante, mais précise et droite, typée. Deux vins encore : un rare vin de chenin, que Jacques est l’un des cinq ou six encaveurs valaisans à vinifier et à élever. On avait d’ailleurs fait la liste ensemble : Le Domaine de l’Etat, soit le Grand-Brûlé, la cave Cornulus (Clos Mangold), Maurice Giroud-Pommaz (La Siseranche), Simon Favre-Berclaz (Cave D’Anchettes), et je dois quand même en oublier un, zut. Un vin de chenin dense, sec, jeune, bien tendu, qui m’a paru prometteur. Certes, il possède une acidité marquée (en Valais), mais pas dans un registre ligérien non plus. Pour finir, le vin blanc qui m’a paru ce jeudi le plus en verve est le païen. Un vin puissant, riche, frais, épicé en finale (note poivrée) droit et long. Deux autres vins de gastronomie. Tous ces vins ont été élevés en cuve.
Moins séduit par les vins rouges (ou peut-être fatigué à ce stade de la soirée ?), je retiens surtout le gamay 08, un vin fruité, gouleyant (pour ne pas dire jovial). Un vin digeste, à boire à grandes lampées en causant avec des copains autour d’un assiette valaisanne pourquoi pas.
De gastronomie, il en a été aussi un peu question lors de nos causettes avec Jacques. Le vigneron a d’ailleurs évoqué un cuisinier sédunois qu’il apprécie tout particulièrement, et que je connais depuis près de dix ans : Jacques Bovier (restaurant La Sitterie à Sion). Ce restaurateur avait d’ailleurs accueilli le groupe d’amateurs que je « cornaquais » lors de la 1ere RAVS (Rencontre Avec les Vins Suisses) en 2002, nous offrant sa salle tout un après-midi -gracieusement ! Le soir, nous avions réalisé un excellent souper. C’était l’époque du Buffet de la Gare à Saint-Léonard.
Bref, une agréable soirée. Merci Jacques.
Je suis retourné au caveau de la rue du Rocher dimanche après-midi, pour un vernissage gastro-festif. Deux artistes italiens, du Salento (le sud des Pouilles, soit, le talon de la botte italienne) présentaient leurs œuvres au public.
les cités perdue d'Antonio Coï I
Une évocation -parmi d’autres, des Cités Perdues d’Antonio Coï.
Salvatore Stifani construit un univers mêlant des signes égyptiens, des cellules nerveuses (c’est ainsi que je les ai « lues », de pièces d’horlogerie et d’un alphabet personnel.
Salvatore Stifani I
Salvatore Stifani II
Antonio Coï, a quitté les Pouilles, à l’âge de treize ans suite au décès de sa mère. Il est alors venu en Suisse rejoindre son père. Si en Suisse il dessine des maisons munies d’une seule porte, il semble qu’en Italie il n’en dessine aucune et que sa peinture l’emmène ailleurs ! Mais il chante également, et plutôt bien d’ailleurs.
Dimanche, il était accompagné par ses frères Elvio et Pino. Ils ont interprété des chansons de leur région ainsi qu’une de Vénétie, un hommage à l’épouse d’Antonio, Rita. Un moment musical très vivant et réussi. Antonio Coï est un artiste musical complet (il a fréquenté le conservatoire de Berne). Il a chanté, joué au piano électronique et aussi de la trompette.
Les cités perdues d'Antonio Coï III
Elvio, Antonio et Pino Coï
Elvio, Salvatore et Pino Coï.
Puis, s’en est suivi un apéritif festif aux saveurs des Pouilles (hum, les beignets du Salento, réalisés sous nos yeux en prime !).
Giovanni, j’ai d’autres photos (que nous pourrons échanger par mail). Dimanche soir, j’étais de retour dix neuf ans plus tard à Lequile, à Otrante, et à Lecce bien sûr (une superbe ville que j’invite chacun à aller visiter)
Les artistes ont versé ou verseront un quart du produit de la vente de leurs oeuvres durant cette exposition en faveur des indiens Cocamas de San Martin de Tipishaca au Pérou. Le but étant de développer un tourisme écologique et de protéger un bout de la forêt amazonienne. Jacques Disner aura également reversé une partie de ses ventes au profit de cette action charitable. L’organisateur de la soirée, Giovanni Sammali, vend quant à lui, grâce à la générosité d’un commerçant, tout un stock de casquettes et sweat shirts, dont la totalité de l’argent récolté va au bénéfice de cette opération, Asiendes Noël 2009. Bravo !
Laurent