Mes Travers Saintes inclinaisons

Retour dans le Val de Travers, berceau de l’absinthe (en attente d’une IGP), pour une dégustation printanière à Fleurier, en compagnie de Pascal Stirnemann et de Christophe Landry, le duo associé de la cave de la Clavenière. Un duo qui conduit une aventure viti-vinicole tant amicale que professionnelle.
Rappelons que le Val de Travers est un district neuchâtelois à inclinaison aussi variable qu’indéterminée, et ce, que l’on vienne du Bas ou du Haut du canton, mais aussi de France voisine.
Dégustation commentée par le maître caviste, qui nous a présenté les vins issus des vignes de la cave et d’achat de raisins. Car non content d’être un micro-encavage, le duo élabore des cuvées issues d’un micro-négoce.
Du pinot gris au pinot gris, sec ou doux, élevé en fût bourguignon, avec où sans bâtonnage.
Deux fûts de pinot gris sec. Voila un vin qui se présente tel Janus aujourd’hui. Une fois trouble, rond, gras et élégant (du bois de qualité usité plusieurs fois avant ce pinot gris), une autre fois, limpide ou presque, mais surtout plus vif, qui file droit en bouche. L’assemblage promet !
Un petit coup de rosé, simple et franc, net et agréable.
Un fort bel assemblage de pinot noir, pour un vin de table. J’ai beaucoup apprécié ce vin aux origines valaisannes et neuchâteloises. Une belle robe rubis, un fruité mûr, une bouche tout en finesse, avec des tannins fins et délicats. C’est on ne peut plus digeste et réussi. On sent la patte du vinificateur amoureux du pinot noir. J’ai un doute, la cuvée Plénitude, c’était lui ?
Un assemblage de gamaret et garanoir riche, dense et gras. Christophe la joue un peu bougon : les cépages médecins élevés au rang de spécialité, ce n’est pas vraiment son truc (je viens de l’écrire, son truc à lui, c’est le pinot noir). Vous avez vu un vin de terroir ? Lui non plus en quelque sorte.
Nous revenons au pinot gris, mais passerillé cette fois. Le finaliste du dernier Grand Prix du Vin Suisse, catégorie vins doux (cachez de mes yeux cet horrible intitulé des vins contenant plus de 08 gr de sucre résiduel) a, en ce millésime 2009, un petit frère tout de fraîcheur et de tonus tellement plaisant, que je l’ai recraché avec regret.
Le restaurant S.
Nous avons quitté la cave garage pour un échappement culinaire au S. Certainement le restaurant tendance du Vallon. La carte est envoyée aux fans (ils sont plus de 350) via le réseau Facebook. Réservation indispensable sous peine de repartir penaud. Nous avions du pot, notre hôte avait réservé au S.
Sous des allures de bistrot de village, voila un restaurant à la décoration raffinée, un tantinet baroque peut-être, mais à la cuisine fine et soignée, aux influences méditerranéennes indiscutables sur certains plats.
asperges et foie gras avec sauce aux morilles
Les sourires fleurissent sur les visages des traversins (point de tronche en biais !) ainsi que sur les nôtres bien évidemment.
Notre hôte nous offrira encore quelques belles émotions gustatives pour accompagner la cuisine : Amédée VI de Raymond Paccot (un assemblage de pinot gris et de savagnin élevé sous bois, dont le millésime m’échappe), une robuste syrah vieille vigne 2006 de chez Simon Maye, et la cuvée Trentasei (36) de chez Gialdi, un merlot tessinois millésime 2000, aux muscles saillants, tout en force donc.
trentasei
Un grand merci aux deux traversins pour leur invitation.
Laurent