la touche saline, où éloge de la petite arvine !

J’ai dégusté récemment deux petites arvines superbes. Deux vins qui ne sont en rien des surprises il est vrai. Ils sont, à mon humble avis, deux exemples parmi les plus beaux ou intéressants des vins de ce cépage rare qu’est la petite arvine.
Je n’ai pas fait de CR de ces vins (et d’autres vins dégustés aussi) période de fêtes oblige, et peut-être aussi par un manque d’envie de faire de l’analyse de tout et tout le temps. Cela aurait pourtant fait vivre un peu plus cet espace ces dernières semaines. Mais ce choix est assumé. Il faut vivre, et c’est bien ce dont j’ai le plus envie !
Le premier vin était la petite arvine 2008 de Martigny de Gérald Besse. Tout est là, puissance et complexité aromatique. En bouche, c’est pareil : complexité, vigueur, harmonie, longueur, finesse. Bref, un vin qui magnifie le terroir et le cépage à un degré vraiment très élevé. Tout est là. Avec cette présence certes puissante (15° d’alcool il est vrai, mais tellement bien intégrés à la matière) la belle acidité qui fait que le vin n’est jamais pesant, lourd. Et bien sûr, cette finale saline, qui accompagne superbement l’acidité, et confère droiture et élégance à cette petite arvine. Vraiment, voici un très beau vin. A découvrir !
chez Gérald Besse, vue sur le vignoble de Martigny
Un vin qui s’avère être une sorte de parangon, d’idéal en ce qui me concerne pour ce cépage, à condition toutefois d’apprécier la puissance de ce vin, sinon, c’est fioutu ! Cela dit, rien n’étant statique, et surtout pas les moments de dégustation, d’autres styles de petite arvines existent (co-existent), et s’en est fort bien.
Le second vin, est la petite arvine 2008 de Romain Papilloud, vigneron de Vétroz (cave du Vieux Moulin). J’ai récemment dégusté la PA 2007. Celle du millésime suivant n’a pas été ouverte pour réaliser une quelconque comparaison, mais parce que voulais ouvrir un flacon de 50 cl pour accompagner …des huitres. Et, je crois que la PA ne s’est pas trop mal sortie de cet exercice. Ici aussi, le vin est une réussite. Complet, complexe, très fin, persistant. Un style très fruité (rhubarbe mûre, poire, agrumes) et aussi une note fumée délicate (certainement le terroir schisteux de Vétroz) et cette fameuse touche saline finale.
un coteau à Vétroz
Si votre clavier vous amène en ces pages pour la première fois, vous pouvez consulter dans la rubrique « un vigneron raconte un cépage, un terroir », le texte de Benoît Dorsaz, vigneron à Fully. Il a écrit un texte qui réalise une synthèse sur ce que doit être un vin de petite arvine, ainsi que la façon dont le vigneron s’occupe de la plante.
Laurent