Petite arvine de Fully : des cheveux blonds aux cheveux gris

J’ai eu le plaisir de participer hier trois novembre, au restaurant de Fully, à une dégustation de vingt millésimes de petite arvine. Cette verticale, organisée par l’association Fully Grand Cru, a été commentée par Dominique Fornage et Marie Linder.
Plusieurs vignerons fullyérains étaient bien sûr présents. Benoît Dorsaz, s’est appliqué à évoquer la géologie unique de la commune en Valais. Il a régulièrement invité ses collègues à apporter un complément d’information au fur et à mesure que la dégustation progressait.

Des cheveux blonds aux cheveux gris… Concernant les vins secs ou annoncés comme tels, nous avons dégustés 14 vins provenant de sept producteurs différents. Une « plongée » dans le temps depuis le récent millésime 2008, jusqu’à un vin de 1975. Voyage au coeur du temps, de la nature d’un cépage et de son terroir en quelque sorte.

Concernant les vins liquoreux, nous avons eu droit également à une magnifique série (six vins provenant de trois producteurs). Après un vin jeune, millésime 2006, dans un équilibre davantage moelleux que liquoreux, nous avons dégusté quatre vins de Benoît Dorsaz de 1997 à 1991, ainsi que la petite arvine grain noble 1996 de Marie-Thérèse Chappaz. Cinq grands liquoreux.
Je vous relaterai prochainement cette dégustation -en deux temps, en vous livrant mes notes de dégustation, agrémentées de quelques informations récupérées « en temps réel », lors de la discussion qui suivait chaque présentation de vin.
 
Nota bene : Fully fêtera son cépage de prédilection lors de la fête Arvine en Capitales, les 20 et 21 novembre prochain. La manifestation organisée par Fully Grand Cru, se tiendra à la salle polyvalente de Fully.
 
Concernant cette dégustation, ce qui me parait important à relever immédiatement :
La véritable capacité de bonification au vieillissement de la petite arvine : une notion nouvelle pour moi en tout cas, qui contredit quelque peu -voire grandement- l’idée reçue que la PA est un vin qui ne gagne peu voire rien à vieillir, et qui la considèrerait plutôt comme un vin de consommation rapide, où l’amateur devrait privilégier le plaisir du fruité primaire.
La petite arvine de Fully est un vin de terroir. Pour arriver à cette impression, une éducation s’est avérée indispensable (j’évoque ici mon rapport avec la petite arvine de Fully). Celle, entre autre, de confronter (par le passé jusqu’à aujourd’hui) des petites arvines valaisannes issues de régions différentes (Fully, Chamoson, Sion, région de Sierre), mais aussi d’être informé sur la géologie particulière de Fully, pour mieux comprendre. Et en effet, et nous devrions le percevoir dans les notes de dégustation, les petites arvines sèches dégustées présentaient une trame où la finesse, l’élégance et le caractère minéral étaient fréquents voir systématiquement relevés par les dégustateurs présents (ce qui ne veut pas dire que ces observations ne sont valables que pour les vins de Fully, ne me faîtes pas dire ce que…).
En dépit de la multiplicité des producteurs, il y avait donc un « fil rouge » assez évident à observer dans la dégustation de ces vins.
Je n’ai par contre pas entendu la réponse de Pierre Thomas à Benoît Dorsaz à la question relative à la notion de terroir dans les vins liquoreux (si vous passez par ici Pierre…). J’ai entendu Benoît Dorsaz dire qu’il  retrouvait de façon assez évidente son cépage féticle lors de dégustations à l’aveugle organisées par la Charte Grain Noble. Je me souviens qu’à la récente session qui s’était tenue au Chateau de Villa, cela avait été le cas pour plusieurs dégustateurs.
 
En attendant les comptes-rendus, voici ci-dessous quelques photos du vignoble de Fully en ce trois novembre 2009.
Enfin, il me parait opportun de vous proposer la lecture, voire la relecture de l’article où Benoît Dorsaz présente les caractéristiques de ce cépage. C’est déjà sur ce blog, il suffit de cliquer ici
 

parchets et falaise
parcelles, parcelles, parcelles et côteaux

le rocher de Beudon
Laurent

 
Suite à la dégustation, une brisolée a réuni les participants à table. Devant m’absenter, je n’ai pu y assister. Mais, pour que chacun ait sa brisolée, je vous propose un lien transatlantique fort utile (vive les blogs !). Je vous propose de rendre visite à Rémy Charest, qui anime le blog A chacun sa bouteille.
Il suffit de faire clic ici.
 
Laurent