Les jours heureux de Vinéa

A peine rentré du Vieux Pays hier soir, je recevais un mail de l’association Vinéa qui gère le salon …Vinéa (et bien d’autres choses de la chose vineuse) !
Heureux organisateurs ! Leurs motifs de satisfaction sont légions, et ils s’en félicitent avec raison.
De la qualité de nombre de vins dégustés par exemple (ils n’en sont certes pas directement responsables me direz-vous).
Que dire de l’ambiance ? Toujours excellente, avec cette année encore plus de dix mille participants, et beaucoup de jeunes (assidus, ce qui a beaucoup épaté les vignerons du stand de la Colline des Cortons). Côté foule, diimanche après-midi ressemblait presque à un samedi de Vinéa.
Satisfaction aussi du côté des producteurs, que ce soit les invités d’honneur, des caves romandes, du Tessin ou de Suisse alémanique.
Car je vous le répète, Vinéa le salon du vin valaisan c’est fini. Vinéa c’est le salon du vin suisse.
Vinéa c’est aussi le beau temps : 16 rencontres de deux jours. Autant de jours de soleil.
Sierre cité du soleil
Si Vinéa « s’helvétise » en s’ouvrant aux vins des caves de toute la Suisse, le salon s’internationalise de plus en plus. On y entend chaque année davantage l’allemand (le suisse allemand plus précisément), mais aussi l’anglais. J’ai entendu du flamand à deux reprises, et j’ai dégusté à proximité d’asiatiques plusieurs fois.
De l’étonnement aussi : j’ai croisé quelques poupées (russes ?) hautement fardées (de la pepette sans aucun naturel : elles souriaient et respiraient la vie façon botox et silicone à plein poumons). Des « égarées » d’un salon de massage ?
Cela dit, Vinéa c’est d’abord une idée du vin sans frontière :
Les encaveurs bourguignons de la prestigieuse Colline des Cortons ont fait forte impression. «Notre présence en Valais est une occasion de confronter nos points de vue, de voir que le pinot s’exprime aussi très bien hors de chez nous. C’est comme la langue française : elle appartient à plusieurs pays. Le vin ne connaît pas de frontières», souligne Claude Chapuis, professeur et auteur d’ouvrages de référence sur le vin.
Guère de temps aujourd’hui pour écrire des compte-rendus de dégustation. Aussi, j’évoquerai ici quelques vins qui m’ont marqué plus que d’autres. Mais un salon vin, c’est aussi des  des rencontres…
 
Deux vins de cornalin particulièrement aimés : celui des époux Mabillard-Fuchs (Venthône). Un vin bourré de fruit, dense en bouche, sans la moindre lourdeur, fin et délicat. Très beau vin, dont seulement 1000 bouteilles ont été produites (une parcelle de 3400 mètres carrés). Un prix exceptionnel de 23 CHF. Chapeau.
L’autre cornalin étant celui de Romain Papilloud (à Vétroz, cave du Vieux Moulin). Peut-être encore plus riche en fruit. Un vin référence.
J’ai également beaucoup apprécié le pinot noir de Jean-Yves et Madeleine Mabillard-Fuchs, un vin tout en fruit et d’une grande finesse. Les vins d’humagne, dans les deux couleurs, n’ont pas été présentés ce week-end.
Côté gamay, celui de Jean-Claude Favre, et celui du domaine de Beudon, un vin (parmi les autres) que m’a fait déguster Nicolas Herbin (salut !).
Peu de syrah dégustées. J’ai aimé le beau fruité de celle de Denis Mercier.
Les fendants ? Toujours si divers, et c’est formidable car il y en a pour tous les goûts et pour toutes les occasions. Quelques exemples de fendants que je place dans la gamme des vins minéraux : le Trémazières de Simon Maye, le Pierre de Soleil d’Olivier Cosendai (Terroir de Trémazières également), celui de Granges du Domaine des Muses), celui de Sion  de Marie-Bernard Gillioz. Parmi les vins floraux, je citerai l’Excelsus de Jean-Claude Favre, celui des frères Bétrisey de St-Léonard, de Benoît Dorsaz (à Fully), par exemple.
Rien à jeter non plus (si je puis me permettre) dans les chasselas vaudois dégustés au stand Clos, Domaines et Châteaux. Bien au contraire. Certes, j’en connaissais quelques uns, mais l’Yvorne Château Maison-Blanche possède une bien belle race, ainsi que ceux des domaines de Autecour (Mont-sur-Rolle), de Martheray (Féchy), où encore ceux des Châteaux de Vinzel et de Vufflens.
Jean-Daniel Suardet (Ch. Maison-Blanche) m’a également fait déguster le savagnin blanc du Château (1er millésime commercialisé) à la fois dense, frais et digeste, délicatement épicé en finale. J’ai aussi bien apprécié le vin de pinot noir 2008.
pas de nuage sur Vinéa
Et puis ?
Une gamme de vins très sincère et honnête au Domaine de Beudon.
Très joli quatuor de petite arvine chamosardes, chez les même producteurs évoqués que pour les Fendants. Soit Simon Maye, Jean-Claude Favre (dans un style toujours parfaitement sec, mais plus acéré que lors des millésimes précédents) et Olivier Cosenday. Mais aussi chez René Favre (les frères Mike et Jean-Charles).
Au chapitre du Johannisberg, qui est la spécialité blanche la plus plantée du Valais, bonus terroir pour le vin des vignes du Potier (Olivier Cosenday, successeur de Jérôme Giroud), avec des notes de pierre à fusil marqueés. Chez Simon Maye et chez Jean-Claude Favre, c’était très bon aussi, plus sur le fruit, beaucoup de finesse chez le premier et grande longueur pour le Johannisberg Excelsus.
Un autre vin de savagnin : le Heida 2008 du Domaine des Muses, beaucoup de finesse et de fruit. Un vin gastronomique sans aucun doute.
Du plaisir aussi chez Benoît Dorsaz (et madame) avec une bien jolie gamme de vins blancs élevés en cuve. Les vins élevés en fûts sont tous restés à Fully. On goûtera bien un jour cornalin, syrah de la gamme Quintessence et le liquoreux Grain de Folie). Bien aimé aussi un assemblage rouge Strepitus, fruité et élégant, ne manquant pas de fermeté. Comment aussi ne pas évoquer leur rapport à la terre et leur souci d’écologie ?
Si je n’ai pas fait fait connaissance avec Olivier Cosendai, j’ai beaucoup apprécié les vins dégustés à son stand, en compagnie de Jérôme Giroud. Sur les étiquettes de la cave, on lit désormais « les vignes du Potier ». Envie d’évoquer le muscat, qui est vraiment épatant de précision arômatique, de structure et de finesse.
 
A propos du guide remis à l’entrée (avec le verre et le stylo). Bien vu les indications sur les tentes en page deux. Un guide au format de poche, qui fourmille d’informations utiles.
Encore un mot : le verre rit à Vinéa. Retour au verre chasselas de chez Riedel (immanquable, c’est gravé dessus). Nombre de verres portaient aussi l’autocollant du verrier autrichien que certains semblaient génés de retirer.
Un salon où le soleil est radieux, où les filles sont belles (je parle des valaisannes, pas des playmates précitées), où les températures sont adéquates, les producteurs, les visiteurs et les organisateurs sont heureux, c’est Vinéa !
Le seul point noir était sur la route du retour. Quel bouchon sur l’autoroute avant St-Maurice. M’enfin, c’est la vie aussi. Comme les blondes siliconées, …
Rendez-vous est déjà pris les 4 et 5 septembre 2010.
 
Laurent