Le Corbusier : un architecte dans ma ville

Journées du Patrimoine de-ci, de-là, voila qui me donne envie aujourd’hui d’évoquer ici, pour vous, un natif célèbre de ma ville, l’architecte Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier (1887-1965). Voici des photos de la Maison-Blanche. C’est la première réalisation de celui qui n’est pas encore « Le Corbu », pas même d’ailleurs encore architecte non plus.
Un peu d’histoire avant les photos :
C’est aujourd’hui que Le Corbu aurait 121 ans. En effet, il est né le 06 octobre 1887.
Natif de La Chaux-de-Fonds et formé sur place à l’école d’Arts, Charles-Edouard Jeanneret a conçu cette maison en 1912 sur les hauteurs de La Chaux-de-Fonds pour ses parents. Le père, émailleur de son état, a travaillé dans l’atelier, situé au sous-sol de la construction.
Libre cours, c’est ainsi que l’on peut considérer cette « esquisse » du jeune créateur. La Maison-Blanche, impressionne par son volume -ce qui fera d’ailleurs la faillite de cette maison, la rendant quasi impossible à chauffer. Charles-Edouard Jeanneret ose un usage des fenêtres stupéfiant à l’époque : tant par leur nombre et leur importante surface, c’est surtout leur diversité qui étonne et surprend : pas moins de douze types de fenêtres différentes. Dans une autre région, voila qui ne poserait guère de problème. Ici, à plus de mille mètres d’altitude, c’en est un. Et à flan de colline, car adossée à  Pouillerel, la zone est encore plus fraîche. Le promeneur qui se rendra à pied à la Maison-Blanche, percevra de lui-même qu’une véritable barrière climatique est franchie légèrement en contrebas de la maison.
Faillite de cette maison disais-je ? Oui, et les parents de Le Corbusier ne resteront à peine plus qu’une demi douzaine d’années dans la maison, qu’ils quitteront pour aller à Corseaux, où « Le Corbu » leur a construit une nouvelle demeure. De 1919 à 1995, la maison connaitra de nombreux propriétaires. A partir de 1995 elle sera même à l’abandon, pour cinq ans. En 2000, l’Association Maison-Blanche la rachète, et travaille à lui rendre sa superbe. Et il y avait de l’ouvrage !
C’est le travail remarquable de cette association, grandement aidé par des mécènes de tous horizons, qui me permet de vous présenter aujourd’hui cette villa, devenue un musée géré avec passion. L’inauguration, fin 2005, avait été un succès énorme. Des passionnés d’architecture étaient venus de loin : de toute la Suisse bien sûr, mais aussi des belges, des français, …
Sachez qu’elle peut être louée à titre privé. Elle a vu ainsi Christophe Rousset, claveciniste renommé y faire un récital sur un instrument acquis par un amateur passioné désireux d’offrir un concert à ses amis. Depuis, d’autres artistes s’y sont produits régulièrement. Si la Maison-Blanche n’est certes plus une villa habitée à l’année, au moins vit-elle à nouveau. Pour les apéritifs de ceux qui voudront festoyer sur palce, l’Association impose son vin tel un clin d’oeil un peu appuyé : le Chateau Maison-Blanche, à Yvorne (Vaud). Heureuse homonymie.
Sachez enfin que la France, patrie d’adoption de Le Corbusier, prépare un dossier où une partie de l’oeuvre de l’architecte serait inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco. En Suisse, outre la Maison-Blanche, et la villa Schwob, dîte la Villa Turque, à La Chaux-de-Fonds également (propriété d’une société horlogère de renom), la Petite Maison de Corseaux et l’immeuble « Clarté » à Genève, sont les éléments suisses retenus pour ce dossier.
 
Laurent
 
Nos photos de l’extérieur de la maison :


Notez le toit en Eternit



trois vues sur le jardin d’été.
   

  
Un moucharabieh, et un bleu profond. Détails de la maison certes, mais aussi souvenirs d’un voyage en Orient.
   

Pour en savoir plus sur Le Corbusier ? Je vous propose  Wikipédia par exemple
et des livres bien sûr !
Sur la Maison-Blanche :
Deux titres parmi d’autres (rendez donc visite à votre libraire) :
Maison-Blanche, Charles-Edouard Jeanneret, Le Corbusier, le livre de l’Association Maison-Blanche, édité par Klaus Spechtenhauser et Arhur Rüegg, Birkhaüser Verlag
OPUS 1 Le Corbusier, d’Evelyne Perroud, éditions Niggli