Beuglements et coups de cornes à OK corral

Des vaches qui aiment la castagne, et qui plus est chez un vigneron, voila qui n’est pas courant. Bienvenue en Suisse, car désormais vous n’avez nul besoin de vous rendre dans le Far West pour assister à pareil spectacle ! Un article qui sent bon le Sud-Ouest également, jusqu’au bêret… Allez les petits !
 
La famille « Vins-Confédérés » est partie en promenade dans le piémont du Jura bernois afin de s’assurer que l’herbe verte existait toujours quelque part dans la région. Chez nous, à 1000 m d’altitude, nous assistons au déneigement des toits. A la patinoire des Mélèzes, 90 cm d’une neige lourde viennent d’être retirés pour garantir la sécurité de l’ensemble. En terme de volume, cela représente 3000 m3  de neige débarassés ! Soit une charge de 980 kg au métre carré.
A La Neuveville, après une pause récréative dinatoire à L‘école est finie, nous nous offrons une promenade sur le quai au bord du lac, puis partons nous promener dans la vieille ville.

(photo d’archive).

 
Rencontre inopinée avec un éleveur qui sort ses bêtes pour la première fois de l’année. Après quelques instants de discussion, nous devinons que nous parlons avec le vigneron Jean-Daniel Giauque, du Domaine du Signolet.
Si nous passerons un petit moment en cave avec le vigneron, nous regarderons surtout durant cet après-midi, ses bêtes humer l’air et voir leur instinct prendre le dessus.

Ces deux vaches sont de la race d’Hérens. Ces vaches valaisannes sont réputées pour leur pugnacité et leur sens du combat. Il faut un chef dans un troupeau de bovins. Chez les vaches d’Hérens, la décision de fait lors de combats. La gagnante n’est pas la cheffe pour autant, car on l’appelle la Reine.
Pour en savoir plus sur les combats de Reines, voir l’article de Wikipédia
Ici, la vache de droite est la fille de celle de gauche. Etonnant, non ?
Jean-Daniel Giauque doutait d’un combat entre ces deux bêtes, en raison de la filiation d’une part, mais aussi car la rouge porte (elle vêlera en juillet). Le premier choc entre les deux animaux a été bruyant. C’était impressionnant. Il restera le plus viril de tous. Dans ces combats, rares sont les blessures sérieuses. Parfois, une corne vient toutefois à casser.
 

La rouge a le sens du spectacle, elle s’assure aussi que son profil présenté au photographe est le bon. Une graine de star ?

Une corne s’est prise dans un collier insuffisamment serré. Les bêtes ont réussi sans dommage à se libérer. Le danger aurait surtout été grand pour l’éleveur, s’il avait dû s’approcher des deux bêtes pour les séparer.

L’étonnant pelage de la rouge est dû à une tonte partielle.

Elle possède décidément un beau tempérament. Après avoir combattue  sa propre mère (à nouveau, sans violence), elle en veut toujours, et provoque désormais cette vache autrichienne, qui d’ailleurs, ne s’en est pas laissée conter.
L’heure est désormais venue pour l’éleveur de rentrer ses bêtes dans l’étable. Puis, il nous invite à partager un verre de viognier 2007 de La Neuveville (un vin sec, droit, étonnant de vigueur et de densité) et nous poursuivons nos discussions un petit moment.
Mais nous reviendrons bientôt pour déguster ses jolis vins (nous en aurons dégustés trois durant cette journée, les deux premiers à L’école est finie), et ferons plus ample connaissance avec cet homme chaleureux qui porte sagement un béret basque, plutôt que plusieurs casquettes (vigneron, éleveur, ampélographe).

Diva jusqu’au bout, cette jeune vache retournera dans l’étable bien après les autres bêtes. Il aura fallu des trésors de patience et d’ingéniosité de la part de son propriétaire pour y parvenir.
C’est beau les hasards, non ? Les petits comme les grands étaient ravis.
 
Laurent
 
PS : les petits ont livré un beau combat hier soir. Ils n’ont pas volé leur victoire face aux gallois.